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EWG et les 12 légumes sales

Nutrition

Chaque année, le EWG publie une liste des 12 fruits et légumes « sales » (dirty dozen), qui contiennent le plus de pesticides. Dans le palmarès des pires aliments, on retrouve souvent les fraises, les épinards, les pommes, les raisins, les tomates… soit des aliments qu’on consomme, pour bien des gens, assez régulièrement. ON PEUT TU ne pas ajouter de stress inutile sur nos épaules SVP. Voici en quelques points pourquoi il n’y a pas matière à s’inquiéter.  

Qui est le groupe EWG ?

EWG, c’est l’acronyme de « environment working group ». C’est un groupe américain qui, chaque année, sort une liste des douze fruits et légumes contenant le plus de pesticides, en nous encourageant de choisir ces produits dans la section bio. Ils basent leurs analyses sur des rapports du US Department of Agriculture (USDA), qui réalise des tests pour savoir quels pesticides on retrouve sur les fruits et légumes et en quelle quantité (ça semble legit, mais on y revient plus tard). 

Je comprends que la liste peut causer de l’anxiété, puisque personne n’a envie de manger des pesticides. C’est un mot qui fait peur. 

Produits bio réglementés

Le terme « biologique » est réglementé. Pour être bio, un produit doit être cultivé en répondant aux critères suivants : 

  • éviter l’usage de substances chimiques comme des engrais, pesticide, etc. dits de synthèse ; 
  • l’utilisation des OGM est proscrite ;
  • alterner les cultures pour permettre au sol de régénérer ;  
  • combattre les nuisibles au moyen d’éléments biologiques.

Ainsi, contrairement à ce qu’on pourrait penser, plusieurs pesticides sont acceptés pour l’agriculture biologique. Ils doivent cependant provenir de substances naturelles et non synthétiques. Mais à l’inverse de ce que dit Gwyneth, naturel ne veut pas dire bon pour la santé. C’est la dose qui fait le poison (on se rappelle que le radon est naturel, et que l’exposition à ce gaz est la principale cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs).

Alors, on s’inquiète ou pas ? 

Non. Voici pourquoi :

Le Groupe EWG est…

  • un groupe activiste qui ne base pas ses recommandations sur la science, mais plutôt en fonction de leur opinion (pro bio). 
  • grandement critiqué par la communauté scientifique, puisque leur méthodologie n’est pas rigoureuse
  • constitué d’une trentaine de personnes, pour la plupart des auteurs, entrepreneurs, producteurs télé, acteurs et personnalités publiques.

En creusant un peu plus, on s’aperçoit que… 

  • La liste des « dirty dozen » comprend les fruits et légumes qui contiennent le plus de pesticides, sans dire combien, lesquels, ou si la quantité pose un risque pour la santé des humains
  • Pour faire une bonne analyse, il faudrait comparer les pesticides résiduels sur les légumes conventionnels et les comparer aux résidus sur les légumes bio. Chose que le EWG ne fait pas. 
  • Il y a aussi des résidus de pesticides sur les légumes bio, donc selon la logique de ce groupe, ils seraient aussi « sales ». 
  • Le malheureusement célèbre Mark Hyman fait partie de ce groupe. C’est l’auteur des livres « Eat fat get thin » et « 10 day diet detox »… Sans partir sur une longue explication de pourquoi cela ne fait aucun sens (on sait très bien que notre corps se détoxifie lui-même!), disons simplement que ses propos ne sont pas basés sur la science.   

Les analyses du US Department of Agriculture (USDA) rapportent qu’il y a des résidus de pesticides sur les aliments bio et non bio, à des quantités allant de 100 à 1000 fois inférieures aux quantités qui peuvent être tolérées sans risque. En fait, les résidus de pesticides sont tellement minimes qu’ils se trouvent souvent en-dessous de la quantité acceptable pour un légume bio. Selon une analyse qui date de 2018,  plus de 60% des fruits et légumes se qualifient pour la norme « biologique » quant à la quantité de pesticides résiduels.

Ainsi, le Environmental Working Group présente les données pour faire peur aux consommateurs à propos des pesticides sur les aliments non biologiques. 

D’ailleurs, une étude parue dans le Journal of Toxicology a montré que les aliments figurant sur la liste Dirty Dozen contenaient des quantités négligeables de résidus de pesticides et que la méthodologie de l’EWG n’était pas crédible.

Même si ces 12 fruits et légumes avaient plus de résidus de pesticides que d’autres lors des analyses, ces quantités sont bien en-dessous de ce qui pourrait être nuisibles à notre santé. 

La fraise, numéro un de la liste des fruits et légumes sales, n’en contient pas tant que ça : une femme adulte pourrait manger 453 tasses de fraises par jour sans atteindre la quantité qui a des effets sur notre santé, et un enfant 180. Je pense que n’importe qui se tannerait avant ça ! (lien : https://www.safefruitsandveggies.com/calculate/# )

Aucune étude à ce jour n’a démontré que manger les aliments biologiques avait un impact positif sur notre santé. Cela dit, l’utilisation de pesticides est associée à un plus grand risque de maladie chez les agriculteurs. Quant à l’impact sur notre environnement, je crois que ça mériterait d’être le sujet d’un autre article.

Les légumes non bio ne sont pas «sales».

Peu importe notre choix à l’épicerie, il n’y a pas lieu de s’inquiéter pour sa santé si on mange des légumes. Au contraire! Il a été prouvé tellement de fois que les personnes qui mangent plus de légumes sont en meilleure santé que celles qui en mangent peu. 

En étiquetant des légumes comme étant «sales», c’est sûr que ça nous donne moins envie d’en acheter. Ça peut causer de l’anxiété face aux choix à l’épicerie, ou encore de la culpabilité lorsqu’on achète des aliments non bio. Et ça, on n’en a pas besoin.

Si ton portefeuille te le permet, achète des aliments bio si ça te dit (et local, si possible!).  Si ce n’est pas le cas, ne te sens pas mal d’acheter des légumes non bio. En manger sera toujours bénéfique à ta santé. 

Le mieux reste de laver nos légumes, qu’ils soient bio ou non, avant de les manger. 

Bref :

  • Selon la science, il n’y a pas d’avantages pour notre santé à manger des aliments bio.
  • La quantité de pesticides sur les légumes conventionnels est TRÈS en bas des niveaux jugés tolérables
  • Plusieurs personnes n’ont pas les moyens d’acheter des légumes bio

Ainsi, au lieu de s’inquiéter quant à la quantité de pesticides qu’on mange, on devrait plutôt s’inquiéter du fait qu’on ne mange pas assez de fruits et de légumes (71% des canadiens mangent moins de 5 portions par jour).

Mangeons plus de fruits et légumes. Point.

Nos légumes, biologiques ou non, sont sécuritaires et bénéfiques à notre santé. 

© Marie-Ève Caplette - Nutritionniste Diététiste 2024  |  Politique éditoriale