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Devrais-je compter mes calories ?

Bien-être, Nutrition

Faut-il calculer et limiter ses calories pour s’assurer de « bien manger » ? C’est ce qu’on nous enseigne depuis la nuit des temps dans les magazines, à la télévision ou encore sur le web…

Bien sûr, les calories ont une certaine importance, mais est-ce vraiment une bonne habitude de les compter ? Pour répondre à cette question, je te présente 3 faits à considérer concernant le calcul des calories.

1. La valeur d’un aliment ne se mesure pas par son nombre de calories

Quel aliment est le plus sain entre une pomme et une poignée d’amandes ?

Si tu trouves difficile de répondre à cette question, c’est que tu as déjà compris où je m’en vais avec mon idée.

Le nombre de calories, c’est simplement une mesure de l’énergie que l’aliment nous fournit. C’est une donnée parmi tant d’autres sur le tableau de la valeur nutritive.

À force de trop accorder d’importance aux calories, on risque de passer à côté d’autres facteurs qui pourraient rendre l’aliment désirable ou non. Par exemple :

  • Valeur nutritive globale: il y a des aliments caloriques qui sont très nutritifs, par exemple les noix ou les avocats. Ce serait triste de s’en priver.
  • Plaisir: certains aliments nous procurent beaucoup de plaisir lorsqu’on en a envie. Devrait-on seulement profiter des aliments qu’on aime s’ils sont faibles en calories ? Ce serait bien dommage !
  • Satisfaction : la satisfaction est tout aussi importante que la faim.

Le pouvoir de la satisfaction

Il est difficile pour un souper d’être satisfaisant s’il goûte le carton, n’est-ce-pas? Dans le même ordre d’idées, un yogourt garni de nos fruits préférés et de copeaux de chocolat plutôt qu’un yogourt sans sucre et sans gras ne nous fera pas vivre la même expérience. Il semblerait que le facteur plaisir soit important dans la satisfaction liée aux repas, et qu’il influencerait même nos choix alimentaires subséquents.

En effet, une étude néerlandaise suggère que lorsqu’on mange un aliment qui nous apporte du plaisir, l’envie de manger d’autres aliments diminue. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de recherche a comparé deux groupes: le premier devait manger une mousse au chocolat, et le deuxième, du fromage cottage. On leur présentait ensuite d’autres aliments. La quantité de calories ingérées était la même pour les deux groupes. Après avoir mangé leurs aliments respectifs, les membres du groupe ayant avalé la mousse au chocolat avaient généralement moins envie des autres aliments que ceux à qui on avait donné du fromage cottage.

Si tu as le goût d’un morceau de chocolat, mais que tu manges une banane (car c’est plus santé!), la banane risque de ne pas te satisfaire. Après la banane suivra le yogourt, le petit biscuit sec, une poignée de noix…. Si l’envie de chocolat avait été comblée dès le début, on aurait probablement mangé beaucoup moins au bout du compte. Cette sensation de satisfaction et de plaisir est importante et fait partie d’une alimentation équilibrée.

Bref, il est utile d’avoir des connaissances en nutrition et une idée approximative de quels aliments sont plus ou moins caloriques. Toutefois, ce n’est que la pointe de l’iceberg lorsqu’on désire améliorer son alimentation. En effet, on ne compare pas des pommes avec des oranges amandes !

2. Nos méthodes de calcul sont imprécises

Admettons que tu voudrais calculer de façon précise les calories que tu manges pour la journée.

Tu commencerais probablement ton calcul en utilisant le tableau de valeur nutritive affiché sur les produits emballés. Savais-tu que les compagnies ont droit à une marge d’erreur d’environ 20% sur la valeur nutritive de leurs étiquettes nutritionnelles ?

Ainsi, un repas annoncé à 25 grammes de protéines pourrait en réalité en contenir 20. Si on additionne toutes les marges d’erreur de tous les aliments mangés dans une journée, ça fait une grosse marge d’erreur, n’est-ce pas ?

Les données du tableau sont donc des approximations et non une science exacte.

Et que fait-on pour calculer la teneur en calories des repas cuisinés, qui ne possèdent pas d’étiquette ? L’option la plus réaliste demeure de faire…des estimations !

Je crois que le message est clair: il est très difficile d’obtenir des données précises et réalistes lorsqu’il s’agit de calculer les calories qu’on mange.

Une histoire de perception

Savais-tu que notre perception de l’aspect « santé » d’un aliment ainsi que nos différences individuelles (ex. comportements de restriction alimentaire, sexe) pouvaient influencer notre estimation en calories ? Selon le mémoire de maîtrise de Anne-Sophie Bourlaud, les calories des aliments jugés « santé » étaient généralement sous-estimées (-25%) par les participants tandis que les calories des aliments « non-santé » étaient surestimées (+27%).

3. Notre corps est plus complexe qu’on le croit

Dire qu’on a déjà pensé qu’on pouvait estimer de façon précise les besoins en calories d’une personne avec quelques calculs mathématiques simples.

« Pour perdre du poids, il suffit de consommer moins de calories qu’on en dépense », qu’on disait.

COMME SI C’ÉTAIT SI SIMPLE !

Il s’avère que le corps est une machine bien plus complexe que cela. Plusieurs éléments peuvent faire varier la façon dont on va métaboliser les calories dans notre corps. Voici trois exemples :

  • Source des calories: 100 calories de saumon (protéines) ne seront pas gérées par notre corps de la même façon que 100 calories de rhum (alcool) ou encore 100 calories d’huile d’olive (gras). Différentes compositions des aliments entraineront différentes réponses hormonales, puis différents résultats sur notre appétit, notre niveau d’énergie, notre composition corporelle, etc.
  • Variabilité individuelle : Deux personnes qui consomment chacune le même repas, aux calories près, ne métaboliseront pas ces calories de la même façon. Je suis sûre que vous connaissez quelqu’un, autour de vous, qui mange énormément et qui ne prend pas un gramme de poids sur son corps. Et voilà ! Sans oublier que les besoins d’une même personne varient d’une journée à l’autre selon ses activités (ex. stress, exercice, sommeil).
  • Digestibilité des aliments: Selon l’aliment en question, il peut être difficile de prédire si le corps absorbe toutes les calories qu’il contient. Par exemple, selon certaines études, la digestibilité des noix entières serait plus faible que prédit par la méthode de calcul des calories largement utilisée.

Calculer ses calories nous distrait de ce qui est réellement important lorsqu’on parle de saine alimentation.

Après tout, nous ne mangeons pas des calories, nous mangeons de la nourriture ! Et cette nourriture, elle nourrit plusieurs corps différents et elle est servie dans différents contextes. Alors pour répondre à notre question de départ : non, je ne pense pas qu’on devrait compter ses calories.

 Les calories, ce ne sont que des chiffres.

As-tu besoin d’autres façons de mesurer ton progrès dans tes changements d’habitudes de vie ? Si oui, je t’invite à lire cet article : Mesurer le progrès sans la balance, dans lequel tu trouveras 9 façons positives de le faire.

RÉFÉRENCES

Agence canadienne d’inspection des aliments. Test de conformité de l’étiquetage nutritionnel. Partie 2 – Analyses et consultations.

Lucan, S. C., & DiNicolantonio, J. J. (2015). How calorie-focused thinking about obesity and related diseases may mislead and harm public health. An alternative. Public Health Nutrition18(4), 571-581.

Bourlaud, A. S. (2013). Perceptions et attitudes face aux aliments: étude d’association et impact sur l’estimation du contenu calorique.

Novotny, J. A., Gebauer, S. K., & Baer, D. J. (2012). Discrepancy between the Atwater factor predicted and empirically measured energy values of almonds in human diets. The American journal of clinical nutrition, 96(2), 296-301.

Merci à Amélie Loiselle nutritionniste pour sa collaboration à la rédaction de cet article. 

© Marie-Ève Caplette - Nutritionniste Diététiste 2024  |  Politique éditoriale